1. Jésus est condamné à mort


Table des matières

 

Partie 1. Sieger Köder : une découverte, une démarche

Partie 2. Le Chemin de croix, selon Sieger Köder

  1. Jésus est condamné à mort
  2. Jésus est chargé de sa croix
  3. Jésus tombe pour la première fois
  4. Jésus rencontre sa mère
  5. Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa croix
  6. Véronique essuie le visage de Jésus
  7. Jésus tombe pour la deuxième fois
  8. Jésus rencontre les femmes de Jérusalem
  9. Jésus tombe pour la troisième fois
  10. Jésus est dépouillé de ses vêtements
  11. Jésus est cloué sur la croix
  12. Jésus meurt sur la croix
  13. a) Jésus est détaché de la croix…
    b) … et son corps est rendu à sa mère
  14. Le corps de Jésus est mis au tombeau

 

Partie 2. Le Chemin de croix, selon Sieger Köder

 

1. Jésus est condamné à mort

 

Nous avons une Loi,
et selon cette Loi il doit mourir,
parce qu’il s’est fait Fils de Dieu.
(Jn 19, 7)
Pilate prit de l’eau et se lava les mains
devant la foule, en disant :
« Je suis innocent du sang de cet homme. »
(Mt 27, 24)
Quant à Jésus, après l’avoir fait flageller,
il le livra pour être crucifié.
(Mt 27, 26)
Puis les soldats […] le revêtirent
d’un manteau pourpre.
(Jn 19, 2)

Ce « manteau pourpre », dont parle l’évangéliste Jean, est spécifié chez Matthieu (17, 28). Il s’agit d’une « chlamyde écarlate ». La chlamyde était « un manteau militaire large et flottant » (Synopse, p. 344) que les soldats du gouverneur avaient naturellement sous la main et dont ils revêtirent Jésus pour s’en moquer. Le mot écarlate nous aiguille vers La lettre écarlate, roman de Nathaniel Hawthorne, dans lequel la femme ostracisée doit porter sur sa poitrine un signe infamant, la lettre A pour adultère. Également cousue sur les vêtements, on pense à l’étoile jaune que les Juifs durent porter sous le régime nazi. Comme on le voit, les Hommes se marquent les uns les autres de signes extérieurs par lesquels ils reconnaissent chez autrui la dignité ou le déshonneur.

Le silence obstiné de Jésus devant Hérode et Pilate (« Tu ne me parles pas… à moi! Ne sais-tu pas que j’ai pouvoir de te relâcher », Jn 19, 10) semble faire partie de la décision de Jésus de se laisser exécuter. Condamné à une mort honteuse (la crucifixion), Jésus, encadré de deux brigands, va connaître personnellement le sort des réprouvés. « Ainsi fut accomplie l’Écriture, qui dit : “Il a été mis au rang des scélérats.” » (Mc 15, 28, se référant à Is 53, 12).

Source : https://www.alamyimages.fr/jesus-est-condamne-a-mort-1ere-stations-de-la-croix-par-sieger-koder-dans-l-eglise-saint-etienne-a-wasseralfingen-allemagne-image350594894.html

 

On le voit sur cette image : pour les Ponce Pilate et les décideurs de ce monde qui détournent les yeux au nom de circonstances ou de lois iniques, les innocents continuent d’avoir le dos large. Sujet d’actualité.

Comment ne pas y voir le sort des objecteurs de conscience qui, comme Jésus, ont été arrêtés, fouettés, torturés, mis à mort? Je pense aux Raif Badawi du monde entier et aux peuples condamnés à mort pour leurs aspirations ou leur simple existence.

 

Ouvrir l’image dans un nouvel onglet pour placer le commentaire en parallèle.

 

En entassant contre le cadre d’une seule toile les protagonistes de l’acte de condamnation, Sieger Köder nous rappelle qu’en matière de justice, trois points de vue s’entrechoquent : le code juridique, les circonstances atténuantes et le facteur humain.

Remarquons les lignes qui mettent en question la stabilité du triangle dont la base oblique est délimitée par les mains de Pilate et le coude gauche du grand prêtre, le troisième sommet se trouvant hors champ au-dessus de leurs têtes. On dirait que cette pyramide inclinée glisse sur le dos de Jésus. La balance de la justice, en effet, penche ici du côté du plateau le plus lourd (la bassine) où les mains du pouvoir se lavent littéralement dans le sang du condamné (l’eau est rouge), tandis que, ne faisant pas le poids, l’autre plateau se retrouve hors champ.

Pilate voulant éviter une émeute conclut : « C’est votre affaire » (Mt 27, 24), rejoignant l’opinion terre à terre de Caïphe : « Il est préférable qu’un seul homme meure pour le peuple. » (Jn 18, 14). Voilà comment les considérations temporelles l’emportent ici-bas sur la simple justice. L’innocent devient la victime collatérale de tensions sociales.

 

 

Ne manquez pas la suite :
2. Jésus est chargé de sa croix

 

Texte : © André-Guy Robert, 2022
Tableaux :
© Sieger Köder et ayants droit
Photos : © Sources respectives, Internet
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Demande d’autorisation : andreguyrobert@hotmail.com

 

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