Table des matières
Partie 1. Sieger Köder : une découverte, une démarche
Partie 2. Le Chemin de croix, selon Sieger Köder
- Jésus est condamné à mort
- Jésus est chargé de sa croix
- Jésus tombe pour la première fois
- Jésus rencontre sa mère
- Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa croix
- Véronique essuie le visage de Jésus
- Jésus tombe pour la deuxième fois
- Jésus rencontre les femmes de Jérusalem
- Jésus tombe pour la troisième fois
- Jésus est dépouillé de ses vêtements
- Jésus est cloué sur la croix
- Jésus meurt sur la croix
- a) Jésus est détaché de la croix…
b) … et son corps est rendu à sa mère - Le corps de Jésus est mis au tombeau
Le Chemin de croix, selon Sieger Köder
13. b) … et son corps
est rendu à sa mère
Près de la croix de Jésus se tenait sa mère.
Jn 19, 25
Source : https://www.alamy.com/jesus-is-given-his-cross-2nd-stations-of-the-cross-by-sieger-koder-in-st-stephens-church-in-wasseralfingen-germany-image350594900.html
Le corps que Marie a mis au monde trente-trois ans plus tôt dans l’espoir de l’Annonciation, il lui est rendu dans la certitude de l’accomplissement.
Pour le cœur d’une mère, le temps ne passe pas. Sieger Köder représente donc Marie en jeune mère tenant la dépouille de son fils comme elle le faisait de Jésus enfant quand il s’abandonnait à sa tendresse.
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Les Évangiles ne mentionnent pas que le corps de Jésus fut rendu à sa mère. Selon les synoptiques, il fut plutôt remis à Joseph d’Arimathie (Mc 15, 45), qui était allé le demander à Pilate (Mt 27, 58; Mc 15, 43; Lc 23, 52); dans la société patriarcale de Jésus, les privilèges s’accordaient d’homme à homme. La scène montrant le cadavre de Jésus dans les bras de sa mère, que Michel-Ange a immortalisée dans sa Pietà, appartient donc à la tradition populaire ultérieure plutôt qu’à la réalité historique.
À la différence de l’illustre sculpteur, Sieger Köder ne fait pas de Marie une madone au visage lisse ni de son fils un cadavre. Il montre plutôt la tendresse bien vivante d’une mère pour son fils. Cette tendresse dépourvue de larmes nous donne à voir une mère avant le deuil (d’où son manteau vert, couleur de vie). Cette femme encore jeune semble consoler son fils adulte, qu’elle tient sur ses genoux et qu’on pourrait croire toujours vivant : il appuie la tête sur l’épaule de sa mère avec l’abandon d’un enfant, tandis que Marie pose affectueusement la joue sur sa nuque et ferme les yeux pour mieux goûter cet instant d’intimité.
Contrairement au caractère hiératique du tableau de la douzième station (la mort de Jésus), ou aux groupes complexes du tableau précédent (Jésus détaché de la croix), qui peuvent faire penser à La Vie et la Mort de Gustav Klimt, cette pietà dégage moins la solennité ou le deuil qu’une tendresse maternelle d’un grand naturel.
Sieger Köder rejette à l’arrière de la scène le manteau rouge de Marie, maintenant grenat (comme il l’était à la douzième station). Ce manteau, à la manière d’une couverture, semble couvrir les deux squelettes couchés derrière, dont on ne voit ici que le haut des crânes (ceux des deux larrons? ou ceux des morts déterrés par le tremblement de terre?). La Mort ne guette pas les vivants comme dans le tableau de Klimt; elle est passée; elle a fait son œuvre. D’où les dessous violets, couleur du deuil et des funérailles, que porte Marie.
Derrière elle, les couleurs du coucher de soleil rougissent le ciel (rappel du sang versé) au-dessus de la forme arrondie du Calvaire. La nuit tombe sur le Vendredi saint. « Tout est accompli » (Jn 19, 30).
Ne manquez pas la suite :
14. Le corps de Jésus est mis au tombeau
Texte : © André-Guy Robert, 2022
Tableaux : © Sieger Köder et ayants droit
Photos : © Sources respectives, Internet
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