Table des matières
Partie 1. Sieger Köder : une découverte, une démarche
Partie 2. Le Chemin de croix, selon Sieger Köder
- Jésus est condamné à mort
- Jésus est chargé de sa croix
- Jésus tombe pour la première fois
- Jésus rencontre sa mère
- Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa croix
- Véronique essuie le visage de Jésus
- Jésus tombe pour la deuxième fois
- Jésus rencontre les femmes de Jérusalem
- Jésus tombe pour la troisième fois
- Jésus est dépouillé de ses vêtements
- Jésus est cloué sur la croix
- Jésus meurt sur la croix
- a) Jésus est détaché de la croix…
b) … et son corps est rendu à sa mère - Le corps de Jésus est mis au tombeau
Le Chemin de croix, selon Sieger Köder
2. Jésus est chargé de sa croix
Ils emmenèrent donc Jésus.
Et, portant lui-même sa croix,
il se dirigea vers le lieu-dit du Crâne,
ce qui se dit en hébreu Golgotha.
Jn 19, 17
« Les condamnés devaient porter leur croix jusqu’au lieu de la crucifixion. Soit la croix complète, soit seulement la poutre transversale, la verticale restant peut-être en place au lieu habituel des exécutions. » (Synopse, p. 347)
Source : https://www.alamy.com/jesus-is-given-his-cross-2nd-stations-of-the-cross-by-sieger-koder-in-st-stephens-church-in-wasseralfingen-germany-image350594900.html
Pour la deuxième station du Chemin de croix — Jésus est chargé de sa croix —, Sieger Köder sort des représentations convenues. Pas de croix et pas de Jésus. Que des mains sur une pièce de charpente.
La scène se déroule dans l’entrepôt des patibulums, ces poutres que les condamnés doivent porter jusqu’au lieu de leur crucifixion. Que du concret et du symbolique, chez Sieger Köder.
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Sieger Köder choisit de représenter la poutre transversale.
Le sang confirme que ces mains, ces avant-bras sont bien ceux de Jésus, fouetté précédemment. Celui-ci a saisi à pleines mains la lourde poutre à laquelle ses bourreaux le suspendront. Il la saisit vers le haut, conformément à la mission qu’il a reçue du Père, laquelle consiste à établir, sur terre, un lien entre les Hommes et Dieu, entre le bas et le haut, l’ici-bas et l’au-delà.
Contrairement à ses prédécesseurs, le peintre ne montre pas Jésus portant la croix sur son épaule, mais la saisissant entre ses mains (des mains de charpentier). Car c’est librement que celui-ci se livre, qu’il poursuit sa mission. En la portant debout hors de l’entrepôt, Jésus convertit la solive destinée à le tuer en colonne de vie rappelant l’arbre dont elle a été tirée, et annonçant le Salut. D’ouvrier de village, Jésus devient charpentier de rédemption. Les Hommes peuvent compter sur lui pour un abri solide.
Les poutres devaient être entreposées quelque part. Sieger Köder situe cette deuxième station dans un lieu dont personne n’a parlé jusqu’ici : l’entrepôt où d’autres poutres, arrimées à des crochets, attendent les prochaines exécutions. Car on sait bien que la torture n’arrêtera pas avec celle de Jésus. C’est une machine infatigable de tout temps faite pour broyer les gêneurs. Ces gros crochets métalliques, le savoir-faire technique qu’ils incarnent, les barres obliques, tout cela n’est qu’un détail du grand tableau de la machine à broyer. Aucune chair ne résiste à cet alliage de bois et de métal. C’est voulu.
Ne manquez pas la suite :
3. Jésus tombe pour la première fois
Texte : © André-Guy Robert, 2022
Tableaux : © Sieger Köder et ayants droit
Photos : © Sources respectives, Internet
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