Il m’est apparu que mon site Internet concorde de plus en plus avec la définition que François Ricard donne des livres dans lesquels un auteur a mis « toute sa pensée, tout ce qu’il sait et ignore de lui-même et du monde[1] ».
Ne suis-je pas en train de créer « à partir de là », sur les parties connectées d’un site Web, « cet objet étrange […], et pourtant secrètement espéré, qu’est une œuvre d’art véritable, laquelle n’obéit à rien d’autre qu’à sa propre nécessité »? un work in progress de « l’homme rapaillé »?
À mesure que s’accumulent les éléments dans une structure apparemment rationnelle (textes publiés / carnets / curiosités / photos / vidéos), un vaste autoportrait prend forme, qui, lui, tient plutôt de la confidence irrationnelle. Cette entreprise a désormais moins à voir avec la constitution d’une anthologie de mes productions qu’avec une descente en moi-même.
Jour après jour, je remonte instinctivement le fil de ma pensée, lequel agit sur moi comme un « attracteur étrange ». Vous assistez à la création d’un objet, étrange aussi, dont je ne connais pas la fin.
Voici le fil.
Suivons-le ensemble.
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[1] François Ricard, La littérature malgré tout, cité par Christian Desmeules, Le Devoir des 22 et 23 septembre 2018, « Le D Magazine », p. 33.
2018-09-24
© André-Guy Robert, 2018
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