Bonsoir, chers amis de la littérature.
Dans un monde qui réduit souvent l’être humain à un outil de productivité et le langage à une technologie de l’information, il est bon de se rappeler les uns aux autres, et d’enseigner aux jeunes, que la fréquentation de la littérature rend plus humain parce qu’elle met en bouche la saveur des mots qui chantent.
Libérés de leur travail d’esclave, les mots de la littérature proclament liberté et droit d’explorer. Affranchis du devoir d’exprimer une seule idée à la fois, les mots de la littérature exaltent l’ambiguïté et la tolérance. Dispensés de courir plus vite que nécessaire, les mots de la littérature font goûter chaque syllabe qui passe.
En ce soir de fête, brandissons des langues de feu. Prophétisons la flânerie, la liberté, l’ouverture à tous les sens. Déverrouillons par la lecture les textes qui, grâce à l’art, forcent les mots de tous — les mots publics — à ouvrir l’âme de chacun dans sa langue maternelle.
Merci, chers parents, de léguer cet héritage à vos jeunes. Merci, chers enseignants, de communiquer ce feu sacré. Merci, chers étudiants, de reconnaître en vous les mots qui vous porteront à la fine pointe… de vous-même.
Montréal, le 29 mai 1977.
© André-Guy Robert, 1997
Toute reproduction sans l’autorisation préalable de l’auteur est interdite.
Demande d’autorisation : andreguyrobert@hotmail.com
Lu en public par l’auteur
à titre d’écrivain et de membre du jury (poésie),
lors du Gala du XIIe concours littéraire français,
au Collège Jean-de-Brébeuf, le 29 mai 1997.
Texte publié sous le titre
« Allocution d’André-Guy Robert
à la soirée littéraire du 29 mai 1997 » dans :
Association des parents, Collège Jean-de-Brébeuf,
Recueil de textes et poèmes primés
dans le cadre du CONCOURS LITTÉRAIRE 1996-1997,
[Montréal], Collège Jean-de-Brébeuf, juin 1997, 63 p. [p. 9].
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