Scènes d’anthologie du cinéma

 

2001 : L’Odyssée de l’espace La scène où les primates découvrent une stèle métallique, et pendant laquelle nous entendons la musique du Requiem de Ligeti.
Amour Le récit que l’homme fait à sa femme avant de l’étouffer. Un seul plan pour un grand numéro d’acteur (Jean-Louis Trintignant).
Apocalypse Now Le plan d’ouverture pendant lequel le bruit des hélicoptères tourne autour de la salle et que l’on voit la lisière de la jungle, immobile et verte, prendre feu.
Atonement Le plan séquence sur la plage de Dunkerque.

Remarque. — Le plan d’ouverture de 007 Spectre (un plan séquence virtuose de plus de quatre minutes) et le film plan séquence L’arche russe méritent aussi d’être signalés. Ce qu’Atonement ajoute à la virtuosité, c’est l’émotion.

Cinéma Paradiso • Le tricot qui se défait lorsque la mère quitte son ouvrage pour courir accueillir son fils.

• L’anthologie des scènes de baiser censurées par le curé.

Cours, Lola, cours La dynamique séquence d’ouverture jusqu’au gros plan du téléphone.
Enemy Quand le professeur appelle la conjointe enceinte de son double et que, n’obtenant pas de réponse, il s’avance vers la pièce où elle est entrée et tombe face à face avec une araignée géante au cri aigu…
Gabor Quand un musicien met à jouer du Bach dans un arrangement de Reger, qu’il assoit Gabor Szilasi dans un fauteuil, lui demande de regarder le fleuve et que la musique emplit la bicoque durant leur contemplation.
Grace Après le discours de Grace de Monaco, quand Rainier lui dit « Je t’aime » : le regard soutenu que Grace [Nicole Kidman] lui porte.
Guildor s’en va-t-en guerre La fanfare de la scène finale.
Harold and Maude Le regard que Harold adresse aux spectateurs, suivi d’un sourire de Joconde, quand il vient de s’immoler par le feu et qu’il réapparaît au côté de sa mère devant une candidate au mariage que la scène a affolée.
Hugo Le zoom avant du premier plan.
King Kong La fuite des brontosaures (et de l’équipage) poursuivis par les raptors, au bord de la falaise qui s’effrite sous le poids de la compagnie, et la bousculade finale quand tout ce beau monde se tamponne dans des rebondissements de viande.
La Belle Époque La scène où Fanny Ardant (bouleversante) retrouve Daniel Auteuil (admirable de retenue) dans le décor de leur première rencontre.
L’artiste Le plan où la jeune femme, ayant glissé sa main dans une manche de l’habit de Valentin, fait comme si celui-ci la prenait dans ses bras.
La leçon de piano Quand Eda, qui s’était éloignée lentement après l’amputation d’un de ses doigts, se laisse tomber dans la boue et que sa robe bouffe un instant autour d’elle avant de s’écraser.
La mer intérieure Le plan du vol plané, depuis l’intérieur de la maison, au-dessus de la forêt, du canyon, et jusqu’à la mer, puis, plongée vers la femme qui marche sur la plage, jusqu’au bras qui lui touche l’épaule.
La mince ligne rouge • Le merveilleux calme du champ de graminées qui ploie doucement dans la brise, juste avant l’assaut brutal.

• Quand le soldat survivant d’un affrontement brutal apprend par une lettre que sa femme a rencontré quelqu’un en son absence et demande le divorce. Le jeu remarquable du comédien (qui?).

Le problème d’infiltration • Quand la caméra tourne deux fois de suite autour de la tête du conducteur, filmée en gros plan, pendant que ce dernier conduit réellement sa voiture.

• Le feu de foyer spectaculaire (toute la largeur d’un mur) qui s’allume soudain dans le sous-sol inondé.

Les aventures de Tintin Le générique d’ouverture.
Les gardiennes Le plan qui montre le vieux (Gilbert Bonneau), de face, assis seul à table, et qui ne sait plus comment joindre ses mains noueuses pour exprimer sa douleur d’avoir perdu son fils.
Le vendeur La scène où le vendeur apprend que sa fille et son petit-fils ont trouvé la mort dans un accident. Gilbert Sicotte émouvant de sincérité.
Les Plouffe La scène où Ovide (Daniel Arcand), rentre ivre à la maison, s’assoit au bout de la table de cuisine et déclare : « Il n’y a pas de place pour les Ovide Plouffe du monde entier. »
Les possédés Le plan, intense, où la caméra va et vient plusieurs fois vers la fenêtre, en face, tandis qu’un personnage bavard, possédé par son discours, traverse le champ vers la gauche ou vers la droite dès que la caméra s’éloigne de la fenêtre.
Ma vie avec John F. Donovan Le long gros plan sur le visage de Susan Sarandon : le sourire et les yeux amoureux de la mère quand ses deux grands enfants chantent ensemble à tue-tête dans la salle de bains.
M. Hire Le plan montrant ce que M. Hire voit en tombant du toit, en particulier la fraction de seconde où le regard de M. Hire croise celui de la femme, debout dans son appartement, et sur lequel il s’attarderait s’il n’y avait la chute.
Réparer les vivants Les plans précédant l’accident : la route qui se couvre d’eau, les vagues qui se forment, la route qui disparaît, l’énorme vague qui monte jusqu’au ciel, et, soudain, le bruit du crash!
Piaf Quand Piaf apprend la mort de son amant. Le plan où elle parcourt l’appartement, désespérée, et qu’au bout du couloir, elle débouche sur la scène où le micro l’attend.
Portrait de la jeune fille en feu Le long plan de la fin : lent travelling avant, insistante musique et performance magistrale d’Adèle Haenel.
Seigneur de guerre (Lord of War) Le générique d’ouverture, virtuose, durant lequel on suit une balle, en gros plan, de sa fabrication au front d’une victime, en passant par toutes les étapes de son acheminement.
Slaughterhouse-Five La scène où l’on voit l’homme et le chien, de dos, assis sur le lit face à une fenêtre donnant sur la nuit étoilée, et qu’on entend le Concerto no 5 de Bach.
Up L’envol de la maison.
Who Framed Roger Rabbit? Le cartoon hilarant du début.

 

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